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On a jasé avec le nouveau député de QS

Cet article à été extrait de l' URL https://www.24heures.ca/2023/03/14/on-a-jase-avec-le-nouveau-depute-de-quebec-solidaire-guillaume-cliche-rivard


Guillaume Cliche-Rivard a ravi un bastion libéral montréalais lundi lors de l’élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne. L’ancien avocat en immigration sera donc le 12e député de Québec solidaire à siéger à l’Assemblée nationale. Voici ce qu’il avait à nous dire au lendemain de son élection.  

Ça vous fait quoi de gagner dans un fief libéral?  

Je le prends avec le plus d’humilité possible. C’est une élection partielle où on a tout donné. Pour moi, le travail commence. Il faut qu’on règle beaucoup d’injustices. Je suis quand même content, parce que c’était beaucoup de travail, mais là j’entre aussi dans une grosse période de transitions où beaucoup de choses vont changer. La pression est quand même très forte. 

Le candidat solidaire Guillaume Cliche-Rivard, ici avec le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, a obtenu une nette victoire lundi soir.

Photo Olivier Faucher

Le candidat solidaire Guillaume Cliche-Rivard, ici avec le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, a obtenu une nette victoire lundi soir.

Quelle sera votre priorité en arrivant à l’Assemblée nationale?  

On va proposer des mesures réelles et constructives pour régler la crise du logement. On a une série de propositions et je vais travailler très fort là-dessus. Sur le terrain, les gens à qui j’ai parlé les dernières semaines m’ont dit à quel point c’était difficile pour eux de payer le loyer, à quel point il y avait une difficulté pour trouver un logement. 

[…] 

C’est sûr que, concrètement, pour régler la crise, il faut continuer à construire du logement. On veut débloquer des fonds. Il y a de beaux projets dans la circonscription qui sont malheureusement gelés, puis il faut qu’on les remette sur les rails et qu’on s’assure que les logements seront construits.  

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Il faut aussi faire un rapport sur les évictions, les rénovictions, pour être sûr que les gens ne se fassent pas mettre dehors, puis qu’il n’existe pas d’autres logements pour eux dans le quartier et qu’ils soient donc expulsés du quartier.  

On veut faire le registre des loyers, le registre des baux, pour savoir combien la personne payait avant, pour savoir si la hausse ou le loyer qu’elle a signé est légal. On veut aussi protéger les aînés […] On a une série de mesures. 

De quoi aurait-on besoin pour faire le trajet Montréal-Québec de façon plus écologique (vu que vous risquez de le faire souvent)? 

Moi-même, je n’ai pas de voiture, alors on va regarder ça dans les prochaines semaines. On va faire du covoiturage, avec les députés solidaires, comme Alejandra Zaga Méndez, qui est à côté dans Verdun. Je vais prendre le bus ou le train, je vais regarder mes options. On va essayer de faire ça le plus écoresponsable possible.  

[À QS], on veut s’assurer qu’il y a du transport interurbain, un réseau structurant. Que les gens, le plus possible, utilisent les transports en commun.  

Vous êtes le seul avocat dans l’équipe de QS à l’Assemblée nationale. Qu’est-ce que vous comptez apporter de plus? 

Une expérience terrain du système de justice. De savoir qu’est-ce que ça représente d’avoir à se présenter au tribunal ou d’avoir à poursuivre quelqu’un, être poursuivi. Évidemment, une connaissance accrue des lois. Au niveau de l’immigration, j’ai une expertise particulière où je vais pouvoir faire des propositions concrètes novatrices et inclusives pour qu’on corrige beaucoup d’irrégularité dans notre système d’immigration. 

Manon Massé, Gabriel Nadeau-Dubois et des élus de QS

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBE

Manon Massé, Gabriel Nadeau-Dubois et des élus de QS

Justement, à ce sujet, vous aviez eu des échanges musclés avec le ministre Simon Jolin-Barette à l’époque où il était à l’Immigration en 2019. Avez-vous hâte à vos retrouvailles? 

Oui, oui, et dans une logique super constructive et avec l’intérêt seul des citoyennes et citoyens du Québec. Je ne tiens pas à m’obstiner. Ce n’est pas d’emblée ma façon de voir ou de faire les choses, donc je vais être là dans un dialogue constructif. 

De temps en temps, évidemment, il y a des sujets délicats, on veut marquer un point, se faire entendre, mais très globalement, je pense que les gens me connaissent pour ma diplomatie, mon caractère posé et c’est plutôt ce côté-là que je veux mettre de l’avant.  

PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI (MARIO BEAUREGARD)

Certaines personnes étaient déçues de ne pas voir une femme comme 12e députée solidaire. 

C’est sûr que c’est un enjeu et on va travailler très très fort, moi le premier, à mettre en place des candidatures féminines dans les comtés gagnants en 2026. J’ai déjà des gens en tête. On va les aider, les appuyer, les épauler. Ça prend davantage de femmes en politique. 

Là [pour l’élection partielle], ce sont les membres de la circonscription qui ont décidé de me donner une deuxième chance. Il y avait une investiture avec un candidat masculin, une candidate féminine les gens ont choisi et il faut respecter quand même le choix de nos membres, mais je vais être un vecteur positif là-dessus.